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Le billet de la finance responsable

La Commission Européenne impose maintenant, aux institutions financières en matière de reporting une information non financière avec une double perspective de matérialité (cf billet n°566 : impacts potentiels de la transition climatique sur le développement de l’entreprise et impacts externes de l’activité de l’entreprise sur cette même transition). En effet, le réchauffement climatique et la transition peuvent impacter la stabilité financière des valeurs détenues par celles-ci. Il convient donc d’identifier les risques. La Task Force on Climate Related Financial Disclosures (TCFD) définit les Risques climat par :

  • Les risques physiques résultant des dommages causés par des phénomènes climatiques et météorologiques soit chroniques (impact de long terme), soit aigus (augmentation de la fréquence et de la sévérité des catastrophes naturelles),
  • Les risques de transition résultant des effets de la mise en place d’un modèle économique bas-carbone,
  • Ces derniers peuvent être renforcés par des risques réglementaires comme l’instauration d’une taxe carbone, ou l’apparition de nouvelles normes restrictives sectorielles (actifs échoués) avec pour objectif de favoriser la transition climatique, ou des risques juridiques dans le cadre du lien « changement climatique et protection des droits humains ».

En dehors de ces risques de responsabilité, il existe les risques technologiques en liaison avec des ruptures ou innovations (capture, stockage de CO2...), les risques de marché en liaison avec les risques physiques (rareté et prix des matières premières...), les risques de réputation (vision des parties prenantes sur la non action de l’entité).

Source des définitions : ACPR ; Types de risques qui peuvent peser sur le secteur financier.

Dans le premier cas, selon le réassureur Swiss Re, le coût économique total provoqué par les catastrophes naturelles à travers le monde a atteint 330 milliards de dollars en 2017, à comparer à celui de 2016 (188 milliards de dollars), la sinistralité de 2017 ayant été notable en termes de fréquence et d’ampleur (ouragans).

Dans le second cas, plus le scénario de limitation du réchauffement climatique est ambitieux, plus les efforts financiers demandés dans le cadre de la transition seront élevés. Ainsi, les risques physiques et les risques de transition sont interdépendants.

En matière d’évaluation des risques climat des actifs détenus, la TCFD recommande une grande transparence en s’appuyant sur l’identification qualitative (détail des niveaux, exposition aux secteurs sensibles, zones géographiques...), la quantification financière (montants des pertes, coûts des réparations généralement calculés sur des modèles de données historiques ou des projections) et la stratégie d’adaptation pour une perte gérable (arrêt d’activités...). Les méthodologies d’analyse sont bien évidemment diverses en fonction du choix des aléas climatiques sélectionnés (chaleur, pluies, inondations côtières, fréquence et intensité...).

L’analyse des risques doit permettre d’évaluer le montant potentiel de capacité d’exploitation auxquelles l’entité devrait renoncer pour s’aligner sur la trajectoire limitant le réchauffement à 2°C. Ainsi, Carbon Tracker évalue à environ un tiers les capacités d’exploitation qui seraient rendues obsolètes et remplacées par d’autres actifs compatibles d’ici 2025 du fait de la transition vers une économie bas carbone pour le secteur du pétrole et gaz par exemple.

La Commission Européenne va pour sa part obliger les banques à élaborer et réaliser des plans de transition de leurs activités en phase avec ses objectifs politiques sur l’Accord de Paris d’ici 2050. La Banque Centrale Européenne réalisera donc entre mars et juillet 2022 son premier test de résistance bancaire visant à évaluer l'exposition du secteur financier de la zone euro aux catastrophes naturelles (inondations, épisodes de chaleur intense et sécheresses) ainsi qu'à une transition écologique plus rapide que prévue.

Il restera à mesurer l’impact de l’action ou non action des autres parties prenantes dans le domaine climatique sur le produit intérieur brut de la zone euro sur le long terme...

Achevé de rédiger le 29 novembre 2021

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