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1 - Après la nette hausse des marchés actions, quelle stratégie d’investissement adopter ?

7ème mois de performance positive pour l’Euro Stoxx 50 (+2.6%) en août !

L’année 2020 fut une année de fort ralentissement lié à la crise sanitaire. L’année 2021 est logiquement une année de vif rebond de l’économie mondiale, accompagnée d’une hausse temporaire du prix des matières premières et des coûts logistiques. Dans ce contexte, sur le plan de la sélection de titres, la thématique majeure de cette année est de privilégier les entreprises dotées du fameux « pricing power ». Ces sociétés sont en effet capables de répercuter à leurs clients la hausse de leur base de coût, que ce soit le coût des intrants : matières premières, coûts logistiques et du fret, ou hausse des salaires.

En zone euro, le PIB préliminaire progresse vivement de +2.0% au 2ème trimestre, en ligne avec sa progression du 1er trimestre. Du côté des États-Unis, le PIB annualisé progresse de +6.6% au deuxième trimestre après +6.5% au 1er trimestre.

Cette forte croissance se retrouve naturellement au niveau de la profitabilité des entreprises. Celle-ci continue d’être révisée en hausse tant en Europe qu’aux États-Unis. Pour l’Euro Stoxx 50, le consensus Factset fait état d’une croissance des bénéfices en 2021 vs 2020 de +49% à fin août vs +47% à fin juillet et +40% à fin juin. Pour le SP 500, le consensus Factset fait état d’une croissance des bénéfices en 2021 vs 2020 de +45% à fin août vs +43,5% à fin juillet et +38% à fin juin.

Bien sûr, un fort rebond était attendu puisque la base de comparaison était particulièrement favorable  : l’économie avait été à l’arrêt sur une grande partie de la planète pendant plusieurs semaines au cours des six premiers mois de 2020. Mais l’amélioration a été plus forte qu’anticipé. C’est au niveau de la rentabilité que la performance est la plus marquante. 70% des entreprises du CAC 40 ont affiché une marge opérationnelle supérieure à celle dégagée en 2019, année d’avant la crise sanitaire.

Il est vrai que la plupart des entreprises cycliques vont faire une année 2021 exceptionnelle en terme de profitabilité. Elles auront bénéficié cette année de 3 facteurs positifs :

  1. les gains de productivité réalisés en 2020 ;
  2. une forte reprise des volumes cette année et donc d‘une amélioration significative du taux d’utilisation de leur outil industriel et de leurs usines ;
  3. la hausse du prix de vente de certains de leurs produits qu’elles ont pu faire passer, en raison du fort rebond de la demande de leurs clients et du restockage.

Malgré les doutes qui planent autour de l’économie chinoise, l’avancée des campagnes de vaccination et l’approbation définitive aux États-Unis par la Food Drug & Administration du vaccin Pfizer/BioNTech laissent envisager la poursuite de la reprise économique, toutefois sur un rythme plus modéré.

Dans ce contexte au global plutôt favorable, les marchés actions pourraient continuer à progresser, sans que cela empêche les indices de subir temporairement des prises de profit. C’est pourquoi pour naviguer entre craintes d’une surchauffe de l’économie et peur d’un ralentissement à cause de la crise sanitaire et d’un moindre soutien des politiques monétaires des banques centrales, une approche équilibrée entre cycliques industrielles, financières et valeurs de croissance semble judicieuse.

Il est aussi raisonnable de continuer à acheter dans une optique de long terme les phases de repli sur les entreprises de qualité, bien positionnées et bénéficiant de grandes tendances à l’oeuvre comme l’innovation technologique, la transition énergétique, le progrès médical ou encore la recherche du bien-être.

En terme géographique, nous privilégions les actions de la zone euro, zone où la croissance peut encore être soutenue dans les mois à venir. Nous continuons aussi à accumuler sur repli les champions technologiques américains ou européens, qui bénéficient de l’accélération de la digitalisation de nos économies.

 

2 - Quels segments surpondérer au sein de l’obligataire ?

Lors de la conférence de Jackson Hole fin août, J. Powell a déclaré que la banque centrale américaine pourrait ralentir ses achats d’actifs en 2021, sans être plus précis sur le calendrier. Il annonce que les perspectives économiques sont favorables à la poursuite des progrès vers le plein emploi. Le président de la Réserve Fédérale soutient également que la baisse des rachats d’actifs n’entraînera pas forcément une hausse des taux à court terme et réitère que le niveau élevé d’inflation ne devrait être que temporaire.

Nous conservons pour notre part à ce stade un scénario selon lequel l’officialisation de la réduction des achats d’actifs par la Fed pourrait intervenir dès la prochaine réunion du 22 septembre, pour une mise en œuvre en décembre, même si la probabilité que ceci se produise est un peu plus faible, après les derniers chiffres de l’emploi américain du mois d’août. Le timing de cette annonce reste aussi bien sûr conditionné par l’évolution de la situation sanitaire aux États-Unis.

En zone euro, le comité de politique monétaire de la BCE s’est réuni cette semaine. Il a été décidé dans le communiqué final que « Le conseil des gouverneurs continuera d’effectuer des achats nets d’actifs dans le cadre du PEPP, dont l’enveloppe totale est de 1.850 milliards d’euros, au moins jusqu’à fin mars 2022 et, dans tous les cas, jusqu’à ce qu’il juge que la crise du coronavirus est terminée ». Les 525 milliards restants, 1.325 milliards ayant déjà été consommés, permettent potentiellement des achats mensuels à hauteur de 75 milliards d’euros de septembre 2021 à mars 2022.

Concernant les taux d’intérêt à long terme, nous identifions les deux facteurs suivants, qui exercent une pression baissière sur les taux longs à 10 ans :

  1. le risque sanitaire qui persiste, avec l’émergence possible de nouveaux variants ;
  2. l’essoufflement de la vigueur de la reprise économique au niveau mondial et en particulier le ralentissement de la croissance chinoise.

 

A contrario, nous identifions les trois facteurs suivants, qui exercent une pression haussière sur les taux longs à 10 ans :

  1. le retrait graduel des politiques monétaires accommodantes des Banques Centrales à venir ;
  2. les chiffres d’inflation qui pourraient rester élevés à court terme, à la fois aux États-Unis et aussi en Europe, mais sans risque d’emballement de notre point de vue ;
  3. la mise en œuvre du nouveau package fiscal aux États-Unis, actuellement en cours de négociation.

En synthèse, nous visons à moyen terme une légère remontée des taux à dix ans des deux côtés de l’atlantique.

Nous sommes en particulier positifs sur le crédit européen Investment grade, les obligations inflations et le High Yield malgré sa belle performance récente. Le niveau des taux de défaut, la réouverture des économies européennes qui devrait soutenir les fondamentaux (notamment des émetteurs des secteurs les plus touchés par la crise), la recherche de rendements de la part des investisseurs restent des facteurs de soutien importants. Les obligations convertibles peuvent aussi être une diversification intéressante. Nous trouvons moins de valeur sur les obligations d’Etat américaines et de la zone euro.

Achevé de rédiger le 12 septembre 2021

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