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ENTRETIEN avec Charlotte Peuron, gérante du fonds chez Crédit Mutuel Asset Management

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Charlotte Peuron

Quels sont aujourd’hui les éléments qui incitent à investir dans l’or et les sociétés de ce domaine ?

Les pressions inflationnistes persistantes, la guerre en Ukraine et toutes ses conséquences (comme l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières agricoles…), ainsi que la reprise de la Covid-19, notamment en Chine, avec des confinements drastiques, ont radicalement changé le paysage économique, politique et financier, ce premier semestre 2022. La perspective de voir l’économie mondiale entrer en stagflation et/ou en récession, préoccupe les investisseurs. Cet environnement est favorable à l’or et au secteur aurifère. On a, d’ailleurs constaté que la demande d’ETF or a fortement redémarré lors de l’invasion Russe en Ukraine.

Du côté des indicateurs financiers de court terme, les anticipations d’inflation et les crises géopolitiques ont supplanté les taux d’intérêt réels et le dollar qui restent cependant des drivers à surveiller.

Enfin, le manque de sérénité des marchés financiers à l’égard des entreprises (risque sur leur chiffre d’affaires avec le ralentissement économique, risque sur les marges et bénéfices liés aux pressions inflationnistes) est également un élément de soutien au secteur des métaux précieux.

Comment se comporte les sociétés productrices de métaux précieux ?

Les sociétés productrices de métaux précieux, que nous avons rencontrées lors d’une conférence début mars, restent concentrées sur la maîtrise des coûts de production qui seront en hausse en moyenne de 10 % en 2022. Comme les autres sociétés, elles subissent des pressions inflationnistes plus ou moins fortes en fonction des zones de production et des types de mines (coût de l’énergie, pressions salariales, hausse des prix des consommables comme l’acier…). C’est d’ailleurs ce que nous avons pu constater lors de la saison des résultats du 1er trimestre 2022. Ceci explique en partie, la correction des cours des mois d’avril et mai, la seconde étant due à la baisse des marchés d’actions.

Cependant, avec le maintien des prix des métaux à un niveau élevé et la croissance des productions, nous pensons que les marges de ces sociétés vont rester sur des niveaux historiquement hauts en 2022.

Nous pensons également que la concentration du secteur doit se poursuivre. Effectivement, ce secteur étant cyclique, les sociétés doivent poursuivre leur diversification, soit au niveau du métal extrait, soit au niveau du pays de production, voire les deux. Par exemple, fin mai, GoldFields vient de faire une offre sur Yamana Gold. Ces différents éléments devraient permettre aux entreprises de bien performer cette année. Le segment des sociétés de royalties n’est pas exsangue de ce mouvement, au contraire, Sandstorm Gold vient de faire l’acquisition de Nomad Royalty.

Quel est le positionnement de votre fonds?

Actuellement, CM-AM Global Gold détient plus de 87 % de sociétés productrices de métaux précieux dont plus de 71% de sociétés aurifères. Les producteurs d’autres métaux précieux (argent, palladium…) représentent plus de 6,5% et 9,5 % pour les sociétés de royalties positionnées sur les métaux précieux. Afin de profiter de la tendance long terme positive du prix du cuivre, nous avons également près de 9 % investis dans les producteurs de cuivre qui extraient également de l’or en « sous-produit », les deux métaux se trouvant souvent au sein d’un même gisement.

Dans le secteur aurifère, nous privilégions actuellement les grands producteurs (production supérieure à 1.5 Moz) comme Agnico Eagle et Newmont, qui sont souvent recherchés par les investisseurs généralistes dans les accélérations haussières. En effet, elles disposent d’un grand nombre d’actifs, sont moins risquées et plus liquides. C’est dans un second temps que les investisseurs recherchant plus de croissance ou plus d’optionalité, se portent vers les compagnies plus petites. Aussi, c’est dans ce segment que nous recherchons de nouveaux investissements de qualité. Nous avons par exemple, récemment investi dans I-80 Gold. Il s’agit d’un producteur et développeur canadien (830 MCAD de capitalisation). Cette société va mettre en production 4 actifs situés au Nevada (juridiction particulièrement attrayante malgré la hausse récente de son taux de royalties). Ainsi, la production de la société va s’accroître au cours des prochaines années pour atteindre 400 oz fin 2024 (2022 étant la première année de production) avec des « coûts totaux » inférieurs à 1 000 $ l’once. Avec le niveau élevé du prix de l’or actuel, l’effet de levier opérationnel et la croissance de la production, l’entreprise devrait générer les cash-flows nécessaires à sa croissance et créer de la valeur pour l’actionnaire. Aujourd’hui, nous en détenons près de 1,9%.

Côté société de royalty, il y a également des mouvements de concentration. Aussi, nous avons remplacé Nomad Royalty, qui fait l’objet d’une offre de Sandstorm, par Osisko Royalty qui détient notamment une royalty sur la mine de Malartic au Canada.

Quelles sont vos principales convictions ?

Dans le segment des « Majors », nous apprécions particulièrement Endeavour Mining (4,4 % de notre portefeuille). Cette entreprise est spécialisée dans la production d’or dans des mines situées dans la corne ouest de l’Afrique, notamment au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. La société a su faire des acquisitions au bon moment (Semafo finalisée en 2020, puis Teranga finalisée en février 2021), et va produire plus de 1,4 Moz cette année avec des coûts totaux compris entre 880 $-930 $ l’once. Le management vient d’acter l’expansion de Sabodala-Massawa qui va permettre la croissance de la production dans les années à venir. Ce développement ne demandera que 290 M$ d’investissements et offre un robuste IRR de 72 % à 1 700 $ l’once (données de la société, avril 2022).

Enfin, nous privilégions également des producteurs de cuivre et d’or comme Freeport McMoran (3,2 % de notre portefeuille). Cette entreprise détient notamment Grasberg en Indonésie, une des plus grosses mines de cuivre et d’or au monde, et est également le plus gros producteur de cuivre aux États-Unis. En 2022, Freeport va produit 3,4 mlb de cuivre et 1,3 Moz d’or (données société, février 2022). Nous avons également investi récemment dans Filo Mining (1 % du portefeuille) : société d’exploration détenant un actif cuivre et or très prometteur, à la frontière de l’Argentine et du Chili.

Quelles sont vos perspectives de marché pour la suite de l’année 2022 ?

Compte tenu de l’environnement économique, géopolitique et financier, l’or et les sociétés productrices de métaux précieux devraient bien se comporter, tout en conservant une forte volatilité cette année.

Achevé de rédiger, le 1er juin 2022.

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