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Une pause s’impose avant de repartir de plus belle ?

Les marchés actions ont connu une séance volatile, mardi 4 mai, lorsque Janet Yellen s’est prise un moment pour la présidente de la Réserve fédérale, un poste qu’elle a occupé de 2014 à 2018, avant d’être remplacée par Jerome Powell. Aujourd’hui secrétaire au Trésor, elle a déclaré qu’une légère hausse des taux d’intérêt pourrait être nécessaire afin d’éviter une surchauffe de l’économie. Cette déclaration, prise au sérieux par les investisseurs, est en contradiction avec le discours du président actuel de la Fed. Quelques heures plus tard, Janet Yellen a dû adapter ses propos en précisant qu’elle ne prédisait ni ne suggérait une prochaine remontée des taux. Quant à Jerome Powell, il a récemment souligné que le pays comptait encore 8 millions d’Américains de plus au chômage qu’en février 2020. Cette divergence apparente d’opinion entre deux des personnalités les plus influentes aux Etats-Unis en matière d’économie est-elle le signe précurseur d’un changement de stratégie de la Réserve fédérale ?
Si tel était le cas, les marchés actions perdraient l’un de leurs moteurs. A ce stade, cela reste probablement prématuré même si les derniers chiffres d’inflation aux États-Unis ont à nouveau inquiété les investisseurs. L’inflation est un facteur surveillé de près par les acteurs des marchés financiers qui anticipent toujours plusieurs mois à l’avance. Dans le même temps, les publications des grandes entreprises au titre du premier trimestre sont encourageantes. En effet, les surprises  positives au niveau des résultats des entreprises américaines ont été historiques : au 14 mai, 391 entreprises du SP 500 ont publié des résultats meilleurs qu’attendu ! Et le deuxième trimestre se présente bien, alors que les restrictions sanitaires se relâchent progressivement aux États-Unis et en Europe. Mais, après une hausse du Cac 40 de presque 15 % depuis le début de l’année, les marchés d’actions pourraient avoir besoin de souffler un peu pour trois raisons :

  • 1 - Une accélération trop forte de la croissance et de l’inflation pourraient générer des craintes de tension sur les taux et déclencher ainsi des prises de profits sur les actions.
  • 2 - L’administration Biden, pour financer son plan d’infrastructure, souhaite trouver un compromis bipartisan afin d’augmenter le taux d’impôt sur les sociétés aux États-Unis
  • 3 - La saison de publication des résultats s’achève et ne sera plus un facteur de soutien du marché pour les prochaines semaines.

Sur le plan de la sélection de titres, la belle performance récente des cycliques et financières laisse pour certaines sociétés de ces secteurs un potentiel plus limité et incite à une sélectivité accrue. Une approche équilibrée entre cycliques industrielles, financières et valeurs de croissance semble judicieuse. En période de remontée des taux d’intérêt, la prudence reste de mise sur les entreprises très endettées ou dont les projets ne sont pas encore financés. L’année 2020 fut une année de fort ralentissement lié à la crise sanitaire. L’année 2021 est logiquement une année de vif rebond de l’économie mondiale, accompagnée d’une hausse significative du prix des matières premières et des coûts logistiques. Dans ce contexte, la thématique majeure de cette année est de privilégier les entreprises avec du « pricing power », capables de passer des hausses de prix sans impact significatif sur leur volume d’activité.
Il est raisonnable aussi de continuer à acheter pour le moyen terme les creux sur les entreprises de qualité ayant recréé un potentiel attractif, positionnées sur les grandes tendances sociétales : Innovations technologiques, Transition énergétique, Mobilité durable, Environnement, Progrès médical et Santé, Bien-être. 

Sur les marchés de taux, ces dernières semaines, les rendements américains ont plutôt eu tendance à se stabiliser grâce aux propos rassurants de la FED sur le caractère transitoire du pic d’inflation et à cause des dernières données sur l’emploi qui montrent que le chemin est encore long avant d’effacer l’impact de la crise sanitaire. En revanche, les tensions ont été plus fortes sur l’ensemble des taux européens, les marchés intégrant une réduction du soutien de la BCE.

En conclusion, les marchés actions ont les moyens d’accompagner une hausse lissée des taux d’intérêt américains à 10 ans, mais pas leur renchérissement brutal.
Une pause salutaire, après cette belle progression depuis le début d’année, pourrait permettre de renforcer les positions à meilleur compte. C’est pourquoi nous réduisons légèrement notre position sur les actifs risqués et visons une allocation cible neutre sur les marchés d’actions. Cela étant dit, de nombreux investisseurs attendent comme nous un repli pour revenir sur les actions, un des meilleurs placements sur le long terme.
Sur la partie obligataire, suite à l’évolution récente des rendements, nous ramenons le poids des obligations souveraines à neutre et maintenons la surpondération des obligations des entreprises notées Invesment Grade et High Yield européennes. Nous conservons aussi les expositions sur le thème de l’inflation à travers les obligations indexées.

Achevé de rédiger le 20/05/2021

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