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Point sur les compartiments Stork Fund DMS et Cigogne UCITS M&A Arbitrage par Joffrey Czurda au 31/03/2020

Les annonces des entreprises concernant la distribution des dividendes se multiplient ces derniers jours.
Eric Vogelsinger, gérant du fonds CM-CIC Europe Rendement chez Crédit Mutuel Asset Management fait le point sur les politiques de dividendes des entreprises.

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Eric Vogelsinger
Gérant du fonds

  • Code ISIN : FR0010924266
  • Durée de placement conseillée : > 5 ans
  • Échelle de risque (1=faible,7=élévé)1 :
    Documentation :
  • DICI

Pouvez-vous nous rappeler les étapes qui conditionnent la distribution d’un dividende ?

Au moment de la publication des résultats annuels (en février 2020), le Conseil de chaque société se réunit et propose un montant de dividende à distribuer. Ce dernier est calculé sur les résultats de l’année écoulée (2019).
Son montant est ensuite approuvé en Assemblée Générale par les actionnaires, en général en mai de l’année suivante (2020). Quelques jours après l’AG, il est payé aux actionnaires.

Par rapport à la situation exceptionnelle que nous traversons, les cas sont différents selon les sociétés ?

Effectivement, certaines sociétés ont déjà versé leur dividende ; c’est le cas de Siemens par exemple.
Certaines entreprises ont elles déjà décidé de réduire (BIC) ou d’annuler le dividende (H&M, Airbus) prévu pour mai prochain.

D’autres, en revanche, de plus en plus nombreuses, ont déjà annoncé le report de la date de leur l’AG après juin. Dans ce cas, l’approbation et le paiement du dividende sont décalés dans le temps. C’est le cas de Kering et Renault par exemple. D’ici là, les sociétés pourront maintenir le dividende prévu, le baisser ou l’annuler.

D’autre part, les attentes de dividendes qui seront payés en 2021 sur les résultats de 2020 sont revues à la baisse sur tous les secteurs compte tenu du contexte économique.

Quelles sont les solutions pour les entreprises ? Quelle stratégie peuvent-elles mettre en place ?

Il existe plusieurs cas de figure :

  • Tout d’abord, les sociétés vont commencer par arrêter leur programme de rachat d’actions comme l’ont fait les compagnies pétrolières car il est perçu comme étant moins sensible qu’une coupe de dividendes de la part des investisseurs.
  • Ensuite, les sociétés des secteurs les plus à risque ont déjà commencé à annoncer des annulations de dividendes (Lufthansa, Airbus...).
  • Aussi, les politiques de dividendes pourront être revues et se baser davantage sur le taux de distribution* plutôt que sur l’atteinte d’un dividende progressif afin de mieux contrôler son montant.
  • Enfin, certaines sociétés pourraient avoir recours au scrip dividend (paiement de dividende en actions) afin de pouvoir toujours proposer le même dividende mais en économisant du cash (comme c’est souvent le cas pour les banques).

Par ailleurs, les régulateurs ainsi que différents États recommandent fortement de ne pas payer ou de diminuer le montant des dividendes à payer.

*Le taux de distribution (pay out ratio) est le pourcentage du bénéfice qu'une entreprise distribue à ses actionnaires sous la forme de dividendes. Le taux de distribution se détermine en divisant le dividende par le bénéfice par action.

Dans ce contexte, comment adaptez-vous votre sélection de titres ?

Quel que soit le contexte, le fonds a toujours recherché des valeurs dont le rendement élevé n’était qu’un des critères parmi d’autres (visibilité, barrières à l’entrée, qualité...). En conséquence, nous n’avons jamais choisi des valeurs uniquement pour leur rendement élevé. Donc la baisse possible de leur dividende n’est pas un drame et fait partie de la vie d’une société. Il s’agit d’ailleurs parfois d’une bonne décision de gestion.

Ensuite, une baisse de dividende n’implique pas forcément une baisse des rendements compte tenu de la baisse du marché.

D’autre part, dans l’environnement actuel, il y a certains secteurs qui sont moins sujets à des coupes de dividendes et sur lesquels nous sommes très présents. Par exemple les Télécoms (11% du fonds), la Santé (13% du fonds), les Utilities...

En revanche, d’autres secteurs sont plus à risques : l’immobilier, le pétrole (4% du fonds), les banques...

Je vous propose de faire le point sur les dividendes (avec le niveau d’information actuel) des 10 premières lignes du fonds et des autres positions importantes du portefeuille.

Entreprises dont le dividende devrait être maintenu :

  • Nestlé : L’AG est prévue le 23 avril (électronique) et compte tenu de l’excellente situation du bilan et de la bonne gestion de flux de trésorerie, nous considérons que le risque est nul.
  • Deutsche Börse : l’endettement est faible et le mois de mars a été très bon (source : société). De plus, avant cette crise, nous nous attendions plutôt à une hausse du dividende car il est largement autofinancé.
  • Enel : L’AG est prévue le 14 mai mais elle pourrait être déplacée en juin. Ils n’ont pas besoin de l’aide de l’État qui d’ailleurs compte sur le dividende (l’État détient 24% soit 1,1 milliard d’euros).
  • Vonovia : L’AG est reportée au 30 juin. Le dividende est confirmé et le résidentiel allemand est résilient.
  • Novartis : Très bon bilan, le secteur de la santé est très défensif et le dividende est très largement couvert.
  • RELX : Dividende couvert 2 fois, par contre il y a un risque sur le buyback (400 millions de GBP en 2020) même s’ils ont racheté des titres récemment. On ne peut rien exclure mais la résolution sur le dividende a été proposée pour l’AGM. Sinon ils l’auraient retirée.
  • GSK : Le risque d’une éventuelle coupe nous parait faible avec notamment la bonne tenue des divisions consumer et vaccins dans le contexte actuel.
  • Orange Belgique : Avec une forte couverture du dividende et un faible effet de levier, l’entreprise ne semble pas avoir de raison de revoir le versement du dividende.

Entreprises dont le dividende pourrait être révisé à la baisse :

  • Sanofi : Le secteur est résilient, le bilan est bon et la politique de dividendes est basée sur le taux de distribution. Le risque est très faible (politique).
  • Schneider : L’entreprise a revu ses perspectives mais la couverture du dividende est très bonne et elle a conservé la proposition de dividende en AGM (23 avril). Le risque est faible à ce stade mais ils pourraient profiter de la situation pour revoir leur position.
  • AXA : Les régulateurs européen et français recommandent de suspendre le dividende. L’AG est repoussée au 30 juin.
  • Peugeot : L’AG prévue le 14 mai est reportée au 25 juin. Pas de risque sur la distribution des 46% dans Faurecia mais davantage sur le dividende ordinaire (1,1 milliard d’euros) compte tenu de l’arrêt de ses usines...
  • Vinci : L’AG est décalée : le dividende est à risque compte tenu des métiers du groupe.
  • Pernod Ricard : La société a revu ses objectifs et le prochain dividende est prévu pour juillet. Pas de risque sauf décalage éventuel.
  • D Telekom : L’Allemagne a demandé aux entreprises de ne pas verser de dividendes. Le dividende est donc à risque car l’État détient une participation dans la société.
  • CRH : Le dividende est resté très résilient lors des dernières crises. Ils ont une politique de dividende progressif, sont conservateurs et le dividende est couvert 2 fois par les flux de trésorerie (1,3 milliard de GBP). Le risque est faible.
  • BAE : La résolution sur le dividende prévue le 7 mai a été repoussée au 30 juillet donc le versement va largement dépendre de la durée et de l’étendue de la crise sanitaire.
  • Phillips : À fin mars, le dividende est toujours maintenu. Les départements diagnostic et soins connectés profitent de la crise, les biens de consommation en revanche souffrent davantage.
  • Kerry : L’AG est prévue pour le 20 mai. Le groupe ne rencontre aucun problème de financement mais pourrait choisir d’être conservateur puisque le « foodservice » (25% de l’activité) est plus affecté par la crise.
  • Alstom : Le taux de distribution de dividendes est de 30% et l’entreprise n’est pas détenue par l’État. Cependant la modération demandée par B. Le Maire nous fait douter du futur versement.
  • St Gobain : Le dividende dépend notamment du recours ou non par la société aux aides de l’État.

Entreprises dont le dividende est annulé ou réduit :

  • Thalès : l’État a une participation dans son capital et 50% de l’activité repose sur la Défense. La politique de distribution est basée sur le pay-out (35%). Thalès a annoncé qu’il ne paiera pas le solde en 2020.
  • Bouygues : La distribution de dividendes n’a pas été proposée lors de l'AG (recours au chômage partiel dans la construction). Mais nous avons l’espoir que la distribution arrivera plus tard car le dividende est financé et l’actionnariat est familial.
  • Eiffage : Le dividende 2019 de 2,8 € a été annulé.
  • Lagardère : Le dividende 2019 de 1,3 € a été annulé
  • Veolia : Le dividende a été divisé par 2 à 0,5 €. La société a révisé ses perspectives et augmenté son programme de baisse de coûts.

Pour en savoir plus : Consultez la Fiche Valeur

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