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Impulsum
Gestion à objectif d’impact, entretien avec Jean Philippe Donge, head of fixed income.
Banque de Luxembourg Investments
Chez BLI, nous sommes convaincus que la classe d’actifs obligataire, par ses caractéristiques (durée limitée de l’investissement, rémunération fixe), constitue un instrument particulièrement adapté à l’investissement à impact puisque, au travers du financement direct de projets ciblés, elle permet de contribuer activement à la réalisation des Objectifs de Développement Durables.
En tant que gérant d’actifs impliqué dans le développement d’une finance plus responsable,
BLI souhaite, au travers des stratégies à impact ciblées, développer des solutions d’investissement qui soient en mesure de dégager, pour l’investisseur, un rendement financier rencontrant ses attentes et qui dans le même temps permettent de générer un impact significatif et mesurable sur les grandes problématiques sociales et environnementales actuelles
Les premiers fonds dédiés à l’investissement à impact de BLI ont été lancés en 2010 ; il s’agissait de fonds fermés principalement axés sur la microfinance qui sont maintenant tous arrivés à échéance.
En parallèle, nous avons également mis en œuvre des stratégies à objectif d’impact dans nos fonds ouverts principalement via des obligations vertes.
Mais au-delà des marchés traditionnels, l’investissement à impact nous oblige à aller vers des instruments moins liquides, qui sont plus difficiles d’accès pour tout un chacun. Ces instruments ne sont d’ailleurs généralement pas éligibles à l’intégration dans des fonds UCITS.
Nous avons ainsi décidé de lancer un fonds de type alternatif ; un RAIF (Reserved Alternative Investment Fund), qui nous permet de déployer une stratégie d’investissement pertinente et efficace dans un cadre réglementaire adapté aux instruments utilisés.
Au travers de cette structure et de son premier compartiment, SIMA Impact Investment Fund, nous serons en mesure d’orienter les investissements vers la base de la pyramide économique, c’est-à-dire les populations les plus désœuvrées de la planète qui non seulement sont exclues du système financier traditionnel mais qui ne bénéficient généralement pas non plus d’un accès élémentaire à l’énergie et à l’éducation, par exemple
Notre objectif ultime est de faire la différence en répondant non seulement à ce défi de l’inclusion financière mais surtout en abordant des problèmes relativement complexes qui ne sont que peu pris en compte par l’industrie traditionnelle de la microfinance. Ce faisant, nous souhaitons structurer des solutions qui soient en adéquation tant avec les besoins financiers des investisseurs qu’avec les défis sociaux des communautés ciblées et contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de vie de ces populations dans un sens bien plus large (éducation, égalité des genres, accès à l’énergie, etc.).
SIMA est une société spécialisée dans l’identification et l’analyse d’opportunités d’investissements à impact. Ses fondateurs et employés disposent d’une longue expertise en la matière. Par ailleurs, nous connaissons SIMA de longue date via ses fondateurs avec lesquels nous avions déjà collaboré sur d’autres projets. Par rapport à d’autres sociétés de conseil, SIMA dispose d’une couverture sectorielle relativement plus large puisqu’elle s’ouvre à d’autres activités que la microfinance traditionnelle, comme par exemple l’accès à l’énergie via des solutions basées sur le solaire ou encore l’éducation.
Avec un fonds tel que SIMA Impact Investment Fund, nous avons la possibilité de cibler une variété d’ODD touchant divers thématiques à portée principalement sociale sans pour autant exclure les enjeux liés à la transition énergétique et leurs impacts sur l’environnement.
En effet, si la microfinance constituera le cœur de notre allocation (entre 30% et 50%), nous allons diversifier nos investissements dans des secteurs économiques viables au travers desquels nous serons en mesure de générer un impact significatif ; notamment, l’accès à l’énergie solaire, l’éducation, le financement de véhicules (utilisés par les bénéficiaires pour leur travail), ou encore le financement de très petites et petites entreprises.
Cette diversification nous permettra de cibler directement ou indirectement les principaux ODD suivants :
En outre, par la création de ce fonds et la collaboration que nous entamons avec des acteurs autres que ceux uniquement issus du secteur privé, nous entendons répondre également à l’ODD 17.
Il faut noter qu’au travers d’un même investissement, plusieurs ODD peuvent être couverts. Par exemple, au travers du financement d’une institution de microfinance dédiée aux femmes, nous ciblons tant l’ODD 1 que les ODD 4 (éducation de qualité), 5 (égalité des genres) et 8 (travail décent).
Un suivi de l’ensemble des investissements sera réalisé par nos soins avec l’aide de SIMA.
Afin d’objectiver l’impact généré, différentes variables ont été identifiées pour chaque ODD ciblés.
Un rapport formel à destination des investisseurs sera produit sur une base annuelle ; ce rapport reprendra différentes informations quant au profil financier du fonds ainsi qu’un rapport spécifique d’impact qui permettra de mesurer les progrès réalisés sur les différents ODD concernés.
Nous envisageons également de mettre en place des canaux de communication moins formels au travers d’une newsletter spécifique qui nous permettrait d’aborder des thématiques liés aux défis sociaux et environnementaux sur lesquels nous intervenons ou encore de mettre en évidence certains projets que nous finançons. Cela se fera toujours dans une optique d’informations à nos investisseurs et de sensibilisation aux défis que représente le développement socialement équitable de nos Sociétés.