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Décisions :

  • L’analyse par la BCE de l’équilibre entre les perspectives d’inflation et le constat des conditions financières a conduit cette dernière à conclure qu’il lui fallait, pour un trimestre, augmenter nettement ses achats d’actifs à partir d’aujourd’hui
    • Et donc que, après la hausse des taux souverains des dernières semaines (et peut-être d’autres critères, non précisés), l’équilibre s’est trop dégradé pour que la BCE ne réagisse pas
  • Par ailleurs, la BCE précise par écrit des informations qui étaient communiquées précédemment à l’oral pendant la conférence téléphonique, pour leur donner davantage de poids : le fait que les achats d’actifs seront flexibles entre les juridictions
    • Ce qui conduit au resserrement des taux souverains italiens et allemands
  • Le reste des mesures est inchangé, tout comme la forward guidance (indication sur le futur de la politique monétaire)

Analyse :

  • La BCE a trouvé un consensus pour se montrer volontaire à ne pas laisser les conditions financières se dégrader, suite à des prises de position très contrastées en amont de la réunion des gouverneurs, mais au prix d’un compromis d’un engagement de trois mois en termes de modalité (nette augmentation des achats)
    • Cette notion de compromis reste bien centrale, au regard de l’explication donnée par C. Lagarde pour expliquer pourquoi la BCE n’avait que peu augmenté ses achats d’actifs ces dernières semaines malgré la hausse des taux. Elle a en effet précisé qu’une telle décision n’aurait pas été conforme à ce qui avait été décidé lors du précédent conseil et qu’il a été préféré d’attendre les nouvelles prévisions économiques (mise à jour trimestrielle opérée ce jour)
  • Comme à son habitude, la BCE refuse de se laisser enfermer dans des règles / critères stricts, afin de conserver la souplesse nécessaire en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et par ricochet économique
    • C. Lagarde de nouveau pris le temps d’expliquer la logique des critères qui seront scrutés, mais surtout pour bien communiquer sur le fait qu’ils sont multiples, non pondérés, et qu’il ne faut particulièrement ne pas se focaliser uniquement sur le niveaux des taux souverains nominaux (un critère certes, mais parmi d’autres, dont les conditions de crédit octroyées par les banques par exemple)
  • Inflation : la BCE réitère qu’elle regardera à travers la hausse temporaire de l’inflation qui va se poursuivre
    • Les pressions haussières les plus structurelles telles que les salaires et une réduction significative de l’intensité concurrentielle restent et resteront faibles selon la banque centrale
    • Le niveau de l’euro reste un sujet, et sa hausse récente a des impacts sur les prévisions d’inflation, qui ne sont pas révisées à la hausse pour 2022 dans la cadre du nouveau scénario, en partie pour cette raison. Notons cependant que la BCE précise qu’elle n’a pas intégré l’impact du plan de relance américain, qui ne sera définitivement validé par le président Biden qu’à partir des prochains jours
  • L’évaluation faite que les risques devenaient « plus équilibrés » (donc moins baissiers sur le scénario de croissance) confirme que la possibilité d’augmenter l’enveloppe du PEPP se réduit sur les prochains trimestres (ce qui reste notre scénario)

Conclusions :

  • Les investisseurs attendaient une position prudente de la BCE, qui a délivré, sans décevoir, si bien que les taux souverains baissent (-3 pb et -0,35% pour la France), les marchés d’actions progressent doucement, et l’euro fait du sur-place
  • La BCE donne rendez-vous dans trois mois, à moins d’évènements si significatifs qu’une décision urgente serait nécessaire.
  • Cette politique devrait laisser les taux souverains remonter, mais pas à pas, sans que nous ayons à modifier notre scénario de taux pour la France (passage très légèrement en territoire positif à horizon fin d’année) ou l’Allemagne
Achevé de rédiger 11/03/2021